Cette importante réduction des émissions, requise par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) pour les pays ''développés'', passe par un développement massif des énergies renouvelables : 5.000 kilomètres carrés de panneaux solaires (0,1% de la superficie de l'Union européenne, dont la moitié sur les toits), l'installation et le remplacement de 100.000 éoliennes par an (dont la moitié offshore), soit 2.000 à 4.000 nouvelles turbines par an. ECF mise aussi sur des gains d'efficacité énergétique de plus de 2% par an par des actions dans le bâtiment, l'industrie, le transport, la production d'énergie et l'agriculture.
Nucléaire et captage et stockage du carbone (CSC) seront aussi de la partie, estime le rapport, qui est loin de miser sur la réduction de la consommation énergétique. Plus de 100 nouveaux réacteurs devront être mis en construction d'ici 2040 pour faire face à une demande énergétique de 40% d'ici 2050 en Europe.
Enfin, de nouvelles capacités significatives de transport de l'électricité doivent être installées. Le rapport évalue à trois la multiplication des interconnexions nécessaires entre les pays européens en 40 ans. Cette hausse est encore plus importante entre l'Espagne et la France, plaque tournante du réseau européen d'électricité de par sa situation géographique. Actuellement inférieure à 1 gigawatt (GW), cette capacité devrait passer entre 15 et 40 (GW) selon la part plus ou moins grande d'énergies renouvelables.
ECF chiffre le coût de l'atteinte de cette réduction de 80% des émissions européennes à 52 milliards d'euros par an jusqu'en 2050.
Le groupe des Verts au Parlement européen a salué ce rapport dans un communiqué. ''Si même des consultants conservateurs comme McKinsey et KEMA parviennent à la conclusion qu'un système énergétique basé à 80% sur les énergies renouvelables n'est pas seulement possible mais aussi pas plus coûteux que des alternatives risquées comme le CSC et le nucléaire, alors il est définitivement temps pour l'Union européenne de revoir ses priorités politiques''.